

Qu’est-ce qui se passe lorsqu’on réunisse un groupe de personnes en provenance du Mexique, Algérie, Australie, Grande-Bretagne, Suisse, France, Ontario et Québec pour une fin de semaine de canot-camping sous une pluie quasi-constante? Cette fin de semaine, 15 nouveaux immigrants, étudiants étrangers et autres nouveaux canot-campeurs ont eu droit à un aperçu de la culture québécoise sur le réservoir Kiamika dans le nord des Laurentides. La sortie avait comme objectif de prôner l’intégration culturelle par l’apprentissage du canot-camping, et était organisée par l’Association Récréative Milton-Parc (ARMP).
Le canot-camping est une activité typiquement québécoise. Des couchers de soleil sur le lac, le cri inoubliable du huard, se baigner dans de l’eau limpide et faire des feux de camp sont synonymes de l’été pour nombreux entre nous au Québec. Mais le canot-camping est très exigeant au niveau de la planification logistique, des transports et de l’équipement de camping qu’il n’est tout simplement pas accessible à la plupart des nouveaux arrivants au Canada. Mais tout le monde devrait avoir droit à faire du canot au Québec, non?
Connaissez-vous le fameux ‘coup en J’? La plupart d’entre nous bluffait la bonne technique, mais après la première heure tout le monde arriver à pagayer dans une ligne acceptablement droite. En dépit de quelques petites querelles familiales en cours de route, le père algérien Salem et son fils âgé de 11 ans se sont souvent trouvés à la tête de la flotte.
Le samedi soir, nous nous sommes offert une ‘hutte de sudation’, un sauna maison inspiré par la tradition des Premières nations. Notre sauna était composé de plusieurs bâches recouvrant une structure de branches. On versait de l’eau sur des pierres réchauffées à blanc dans le feu de camp. Les participants s’amusaient à courir sur la plage entre le sauna et le lac pour se rafraîchir.
Malgré le temps peu inspirant, des ponchos de pluies du magasins dollar déchiquetés, et l’incident d’une grenouille rendue dans une des tentes, les canoteurs ont gardé le morale. Lorsqu’on leur a demandé s’ils répéteraient l’expérience, les participants mexicains Carlos et sa fille ont insisté que oui, et ont demandé le calendrier des prochaines sorties.
La plupart d’entre nous n’avait ni de voiture, ni de tente, ni aucune expérience, mais nous avons surmonté ces petites questions d’ordre techniques. La Réserve de Scouts Tamaracouta, située à l’ouest de Saint-Jérôme, a su combler les lacunes considérables, y compris tentes, sacs de couchage, guides animés, canots, navettes, et la fine cuisine digne des Scouts.
Nous avons campé dans deux endroits différents et avons exploré une grande partie de l’immense réservoir Kiamika, qui a été créé il y a plusieurs décennies pour augmenter débit pour la production hydroélectrique sur la rivière des Outaouais. Le réservoir et les terres avoisinantes appartiennent à la Couronne. Les niveaux d’eau ont été exceptionnellement bas cette année, donc on avait droit à des longues étendues de plages de sables. Plusieurs vieilles souches noyées étaient visibles, créant un paysage inouï. Le réservoir était suffisament éloigné de la ‘civilisation’ pour fournir une expérience de nature sauvage, bien que certains participants étaient déjà épatés par le paysage lorsqu’on avait à peine quitté St-Jérôme.