Canot-camping sur la rivière du Diable, Parc du Mont-Tremblant – Canoe-camping 2011!

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Il y a certaines choses qu’on ne peut pas apprendre avant de les vivre pour nous-mêmes. Le canot-camping en est un excellent exemple. C’est un moyen très particulier de se déplacer et d’être dans la nature. Il est impossible d’imaginer ce que nous pourrions voir et vivre avant de le faire. Imaginer comment tout cela fonctionne, les bons souvenirs, les liens profonds qui peuvent se nouer entre nous dans le bois,  sans parler de comment se préparer, quoi apporter, comment étanchéifier le matériel … Ça prend quelqu’un de bien courageux pour plonger dans ce genre d’expérience ‘à l’aveugle’. Il faut une bonne dose de confiance en notre propre capacité à s’adapter et à improviser et à faire confiance à ceux qui nous entourent.
On pouvait observer tout ça durant une fin de semaine d’initiation au canot-camping les 13 et 14 août. J’ai organisé une sortie interculturelle en canot-camping sur la rivière du Diable au parc du Mont-Tremblant, à environ 2 heures au nord de Montréal, grâce à une collaboration entre l’Association Récréative Milton-Parc (ARMP) et la Fédération québécoise du canot et du kayak (FQCK). L’objectif était de rapprocher des gens de près et de loin ensemble à travers l’expérience du canot-camping et d’inspirer et permettre aux nouveaux arrivants à s’impliquer dans cette belle activité. On était 18 en tout, y compris les participants, organisateurs et guides, venus du Québec, Ontario, France/Mali, Algérie, Chine, Écosse et Angleterre. Plusieurs n’avaient jamais fait du canot-camping, d’autres en avaient fait quand même pas mal. Il était agréable de voir les réactions de chacun, l’enthousiasme et l’apprentissage rapide durant la fin de semaine.  
Nous avons commencé avec un minicours de canot sur le lac Monroe au début de notre parcours, animé par nos deux guides talentueux, Philippe et Pat, qui sont des enseignants dans l’âme. Philippe travaille pour la FQCK et Pat pour un CÉGEP montréalais bien connu. Leurs récits basés sur des expériences variées en milieu sauvage, qu’il s’agisse de repérer des nouveaux sites de camping dans parc de la Vérendrye ou alors de passer plusieurs semaines d’expédition en canot de Schefferville jusqu’à la baie d’Ungava, nous ont donné un petit aperçu bien tentant  du nord, de la nature encore «plus profonde» et une autre vision du plein air ici au Québec. Ils ont bien impressionné les 3 garçons – et nous tous!
Ça prend un certain temps avant d’être à l’aise pour diriger un canot,  que ce soit par un bon coup en J ou alors en faisant des écarts.  Deux équipages ont chaviré le premier jour, heureusement avant de mettre les sacs de couchage dans les canots! Ce n’était pas surprenant de voir les 3 jeunes participants apprendre tout cela rapidement. Nassim, qui a seulement 10 ans, a spontanément fait un appel en débordé, une manœuvre beaucoup plus avancée! Pour les adultes, peaufiner ces techniques a pris un peu de temps et d’efforts, mais ça valait le coup et à la fin de la sortie tout le monde était beaucoup plus à l’aise et stable dans les canots.
Après avoir traversé le lac, nous avons fait un portage sur 800 mètres autour d’un vieux barrage construit pour la drave. Heureusement que nous avions laissé la montagne de matériel de camping dans le minivan que nous avions stationné en aval du portage, nous épargnant des aller-retours multiples durant le portage. Nous avons quand même dû traîner les canots sur 800 m, mais c’était important de voir ce qu’est un portage. L’expérience s’est terminée dans une tempête. On s’est réfugié sous une bâche, habilement sortie et mise en place en quelques minutes par nos guides.
Il y avait quelques petits rapides intéressants après le portage qui ont testé notre nouvelle compétence. Personne n’a chaviré. Le restant de la journée était plus relaxe, et on pouvait se laisser aller dans le courant dans les méandres qui nous menaient à notre camping du Fer-à-Cheval. Nous avons visité un barrage de castors en cours de route, et nous avons vu des canards (des becs scies, qu’on appelé des Bixis), un rat musqué, un vison et un chevreuil.
Au camping, nous avons travaillé ensemble pour comprendre comment monter les tentes de location sous un ciel menaçant. Nous avons soupé sous la bâche au cas où. Les participants avaient préparé toute la nourriture pour le groupe, ce qui était super – nous avons eu droit à un très bon repas bien copieux et varié. Beaucoup de cerfs de Virginie se sont approchés lorsque nous mangions, espérant sans doute qu’on allait partager avec eux.  Nos guides ont expliqué pourquoi il est préférable de ne pas rendre les animaux dépendants de la bouffe des campeurs. Nous avons saisi d’autres opportunités d’apprentissage, y compris comment filtrer et traiter l’eau de la rivière, mettre la bouffe à l’abri des animaux la nuit,  faire un feu de camp et cuire les guimauves sur le feu (mais ça, tout le monde connaissait déjà!).
Le lendemain, il faisait un peu meilleur. Il ne restait que 5 km à parcourir donc il y avait amplement le temps pour s’entraîner davantage, profiter du milieu et explorer. Plusieurs  participants ont posé des questions sur le parc et le canot-camping en général – ils semblaient très motivés pour renouveler l’expérience eux-mêmes, et se sentaient beaucoup mieux équipés pour le faire. Ce sera infiniment plus facile pour eux de s’organiser dans une future sortie de canot-camping … maintenant qu’ils l’ont fait une fois. Quant à moi, j’ai eu le plaisir d’apprendre beaucoup, moi-même, mais aussi à travers les expériences des autres. J’ai eu plein d’idées sur comment je pourrais organiser une telle fin de semaine dans le futur – rien que j’aurais pu apprendre sur papier. Comme bonus, j’ai eu le privilège de beaucoup apprendre à travers les expériences des autres. Grâce à eux, j’ai connu le camping de plage en bord de Méditerranée en Algérie; camper entre les journées d’école pour un enseignant au Mali; et descendre cette même rivière du Diable au sein d’un camp d’été dans les années 1980. 
Comme disait un des participants, merci à tous pour cette opportunité de vivre ce qu’on appelle la ‘vraie vie’. Merci à tous les participants pour votre perspicacité, enthousiasme, volonté, ouverture, sagesse, perspectives intéressantes et convivialité, et pour tous ces repas délicieux. Toutes mes félicitations d’avoir plongé dans une expérience avec plein de défis comme celle-ci et de pouvoir en tirer le maximum d’apprentissage et de plaisir. Merci à : nos guides, bénévoles, parc national du Mont-Tremblant, donateurs, amis, Hirondelle, FQCK et l’ARMP, pour tout votre soutien et vos contributions, autant financières, techniques, en terme de matériel, temps, expertise et conseils. Vous m’inspirez tous!
Et voici un vidéo qui résume l’expérience d’un de nos participants (en anglais) :
http://movingontomontreal.blogspot.com/2011/08/exceeding-expectations.html
Et plein de photos:
http://www.facebook.com/media/set/?set=a.152355488180185.38770.120759451339789&type=1
Some things can only be learned through first-hand experience. Canoe-camping is a great example of this. It is such a particular way of traveling through the wilderness that it is hard to imagine what we might see and experience before actually setting foot in a canoe. Imagining how it all works, the deep connections that can happen between people out on the water, and what we will remember after… let alone exactly how to prepare, what to bring, how to pack and waterproof one’s gear… It takes a special kind of person to leave caution to the wind and dive into this kind of experience with almost no point of reference. It takes a great deal of confidence in our own ability to adapt and improvise, and to trust those around us.
This came through strongly during a recent intro to canoe-camping weekend, August 13-14. I organized an ‘intercultural’ canoe-camping trip on Mont-Tremblant Park’s Diable River, about 2 hours north of Montreal, through a collaboration between the Milton-Park Recreation Association (ARMP) and the Fédération québécoise du canot et du kayak (FQCK). The goal was to bring people from near and far together through canoe-camping, and to inspire and enable newcomers to Canada to get involved in this incredible activity. There were 18 people in all, including participants, organizers and guides, hailing from Québec, Ontario, France/Mali, Algeria, China, Scotland and England. Prior experience ranged from zero to a fair bit. It was delightful to see everyone’s reactions, enthusiasm and fast learning as the weekend unfolded.
We started with a quick canoe lesson on Lake Monroe at the top of our route, led by our two fabulous guides, Philippe and Pat, who are true teachers at heart. Philippe works for the FQCK and Pat for a well-known Montreal CEGEP. Their varied wilderness experiences, whether scoping out new camp sites in La Vérendrye park or canoeing from Schefferville to Ungava Bay for several weeks, offered a slim yet vivid glimpse into the north, ‘deeper’ into the wilderness and other ways of being outdoors here in Quebec. Both served as inspiring role-models for the 3 boys and for all of us!
It takes a while to get the hang of steering a canoe, whether by a proper J-stroke or just ruddering. Either way, a couple of teams dumped that first day, thankfully before we put the sleeping bags into the canoes! Not surprisingly, the 3 kids on the trip (ages 10, 12 and 13) picked things up quickly. Ten-year-old Nassim spontaneously used a cross-bow draw on a number of occasions!  For the adults, honing these skills took a little more time and effort but it paid off and by the end everyone was much more stable and relaxed in the boats.
After crossing the lake, we did an 800 metre-long portage around an old dam built for the log drive. Fortunately we had left the chaotic mountain of camping gear in the van which we had parked below the portage, sparing us multiple back and forths along the portage trail. We still had to lug the canoes on the trail, but it was good to experience what a portage is and how it works. It ended in a thunderstorm so we huddled under a tarp, artfully whipped out and set up in minutes by our guides.
There were a few interesting small rapids following the portage that tested our new-found skills. No-one capsized. The rest of the day was more relaxing, lazily floating down through meanders to our campsite at the Fer-à-Cheval. We visited a beaver dam on the way, and saw ducks, a muskrat and a mink.
At the campsite, we worked together to figure out the rental tents, and got them up safe and sound beneath threatening skies. Dinner was under the tarp, set up just in case. Participants had prepared all the food for the group which was great – we got to appreciate each other’s cooking and taste a few new things! Many friendly deer checked us out as we ate, no doubt hoping for some tasty leftovers. Our guides explained why it’s better not to encourage the dependence of animals on campers’ food. Other interesting learning opportunities included treating/filtering drinking water, hanging the food bags or putting food in barrels, building a campfire and roasting marshmallows (a special request from Anis).
The next day the weather was a bit better. We had a short distance to cover so there was a lot of time to get even more used to the boats and play around a bit. Many participants asked about the park and canoe-camping in general – they seemed quite motivated to renew the experience on their own one day, and felt much more equipped to do so. It will be infinitely easier to visualize what they’ll need on any future trip…  now that they’ve done it once. As for me, I had the pleasure of learning many things both first and second-hand. There were many opportunities to learn how I might organize such a weekend in the future – nothing I could have known before doing it once.  And in addition, I got to learn so much about the life experiences of others, from carefree camping on the beaches of Algeria to after school camping in Mali and Montreal summer camp excursions to this very same river 20 years ago.
As one participant said, thank you for this opportunity to experience a slice of ‘real life’. Thanks to all of the participants for your insight, enthusiasm, willingness, openness, wisdom, interesting perspectives and friendliness, and for all those lovely meals. My hats off to you for diving head-first into a challenging experience such as this and getting so much out of it. Thanks to our guides, volunteers, the parc national du Mont-Tremblant, our donors, helpful friends, Hirondelle, the FQCK and ARMP, for being so supportive of this initiative, for contributing so much, including funding, technical support, gear, time, expertise and advice. You truly inspire me!
Here is a great little video put together by one participant: http://movingontomontreal.blogspot.com/2011/08/exceeding-expectations.html
And a bunch of photos:
http://www.facebook.com/media/set/?set=a.152355488180185.38770.120759451339789&type=1
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1 COMMENTAIRE

  1. je transmet un commentaire recu d'un participant:

    Nous avons découvert un autre Québec que celui que je commence à connaitre à Montréal. Le canotage n'est pas seulement un loisir contemporain, c'est une pratique profondément ancrée dans l'histoire du pays. La nature est belle, grande, généreuse … le Québec est un grand pays qui mérite qu'on s'y attache.

    Merci pour l'organisation qui nous a permis d'être libre d'esprit pour toutes ces découvertes. Merci pour les guides qui nous ont appris beaucoup de choses sur les bateaux, la nature, les relations de l'homme avec cette nature et sur les façons de vivre en harmonie avec. Merci à tous les participants immigrants d'origines aussi variées, le Québec c'est aussi cette richesse de nos diversités.

    C'était vraiment une super fin de semaine qui fera partie de notre intégration au Québec, à moi et à mon fils.

    Merci beaucoup

    Xavier

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