
Nos chers participants de canot-camping nous ont fourni pas un mais deux récits pour votre plaisir! Le premier est en français, le deuxième en anglais. Bonne lecture!
Thank you to our motivated canoe-camping participants, who wrote not one but TWO canoe-camping articles. The first is in French, and the second is in English. Happy reading!
Premier article, par Rahmouna
Combiner les plaisirs du camping aux joies de pagayer, c’est se laisser transporter par les eaux et vivre des instants de quiétude, de découvertes, mais aussi de dépassement de soi, d’extrême fatigue puis d’euphorie. Voici mon récit de ces 3 jours et 2 nuits, d’un bonheur indicible en pleine nature dans la réserve faunique de Portneuf en compagnie d’un groupe de personnes que l’amour de la nature a rallié.
Journée pluvieuse et temps nuageux, voilà qui semblait augurer un weekend des plus gris pour aller flirter avec l’eau à bord d’une embarcation qui m’était comme pour la plupart des personnes tout à fait méconnue. Mais qu’importe! Sous la gouverne d’Adrianne et Fréderic, baroudeurs chevronnés et connaisseurs aguerris en activités de plein air, me voilà prête à partir à l’aventure pour mon premier camping et ma première fois en canot.
Le coup d’envoi de notre périple est donné à la station du Mont Royal, sous une pluie battante, on se salue timidement, on échange furtivement quelques mots pendant qu’Adrienne accueille les participants. Les retardataires sont là, tout le monde est rassemblé, chacun prend place dans les quatre voitures.
Arrivés à Portneuf, nous nous hâtons de planter nos tentes au bord de l’eau avant la tombée de la nuit. On attend une dernière voiture, en perdition, quelque part à la sortie de l’autoroute.
Le tonnerre gronde, puis une pluie diluvienne s’abat. On monte sur pied un un abri avec les moyens du bord, sous lequel on se tasse pour déguster un repas communautaire, un peu à l’auberge espagnole. La diversité des plats tout comme la diversité de nos horizons permet de briser la glace. Mon caviar d’aubergines est apprécié à l’unanimité. C’était là ma carte gagnante pour marquer quelque peu les esprits. Après quoi, on finit de souper, on se réchauffe près du feu de camp et du Coffee corner improvisé par Troy et hop, une bonne nuit de sommeil nous attend, bercés par le doux clapotis de la pluie qui pianote sur nos tentes.
Réveil quelque peu laborieux à 7h du matin et petit déjeuner de groupe. On prend une dernière douche et on fait un dernier brin de toilette en camping aménagé digne de ce nom. Puis retour à l’accueil du camping, où nous laisserons les voitures, pour s’équiper et enfin aborder le lac sur un circuit de 12 kms.
Mais avant on prend des photos, on se tape la pose, tout sourire, on est encore frais … on ignore ce qui nous attend. Que l’aventure commence !
Les binômes constitués, les démos faites, les sacs entreposés au milieu du canot. Ma pagaie dans une main, mon premier étonnement se trouve dans la taille de l’embarcation. Je ne l’imaginais pas pouvoir contenir autant de charges. La seconde surprise me gagne au moment même où je m’y glisse sans trop de difficultés : moi qui croyais que j’allais devoir improviser à chaque fois une danse d’équilibriste ou que j’allais boire la tasse à force de chavirer. Mes premières craintes s’envolent….
Nous nous nous éloignons du rassurant ponton, nos huit canots glissent silencieusement sur l’eau… En serre files, Frédéric file loin devant nous sans pour autant manifester un quelconque signe d’effort, tandis qu’Adrienne reste délibérément en queue de peloton pour avoir un œil (toujours aussi bienveillant) sur nous tous et assurer la sécurité de notre petit groupe. La matinée s’annonce paisible, la pluie est de la partie. Pour la énième fois, nous revoyons ma coéquipière et moi les manœuvres pour pagayer le plus droit possible. Pas facile, tout ça …
En fin d’après-midi, nous voilà à la moitié du circuit, nous rallions le camping où nos tentes s’érigeront. Les tâches collectives se poursuivent : installation des canots à l’envers, ramassage de bois sec, allumage du feu, préparation du dîner … Le repas comble notre appétit : légumes, merguez, pain braisé, il ne manque que le maïs de Solmaz, oublié dans l’une des voitures restée au camping mais c’était sans compter sur la vivacité d’esprit de Marta qui avait prévu une plus grande quantité. Et pour finir la soirée en apothéose, Gabrielle nous a régalé avec un dessert surprise fait à base de guimauve, chocolat et biscuits.
Le soleil (ou son semblant) se pointe, les voix s’élèvent du côté de la cuisine improvisée, déjeuner d’athlète pour bien prendre des forces. Le dernier circuit s’annonce olympique. Nous empaquetons notre équipement que nous installons sur nos canots. Nous entamons la traversée du lac et contournons des îlots. Un circuit entrecoupé de haltes.
La bonne humeur est omniprésente, Raoul (qui ne sait pas nager) se prend pour le roi de la jungle. Normal avoir comme coéquipière Adrienne ne peut que gonfler l’égo à bloc.
S’en suit l’étape la plus ardue et la plus redoutée, celle du portage des bagages et canots, sur 600 m, principalement en terrain marécageux. Une chaîne solidaire se met en place, l’esprit d’équipe se consolide de manière flagrante. On s’entraide, on porte des canots, des bagages, qu’ils soient les nôtres ou pas. A peine remis de nos efforts, que nous voilà contraints à un mini portage, à cause d’un passage d’eau barré par un barrage de castor. Malgré la fatigue, on pouffe de rire, maudissant ces petites créatures cruelles. Le bout du tunnel n’étant plus très loin, l’expédition touchant à sa fin, le mini portage se fait dans une ambiance bon enfant.
S’en vient une pause lunch, où l’on s’adonne à la cueillette des framboises. De bonté de cœur, Felicia et Fabiana en bonnes samaritaines distribuent les vivres qui leur restaient. Repus et reposés, nous revoilà sur l’eau. Dernière ligne droite, dernière halte, on se juche sur une pointe, Adrienne et Fred donnent le la et s’en vont piquer une tête, je leur emboite le pas ainsi que Karen, sous les encouragements de nos compagnons, moins téméraires, qui ont préféré nous regarder patauger.
Au terme de notre périple, nous avons dévalé les eaux sous la menace d’averses imminentes, jasé, surpris des huards. Nous avons savouré, coude à coude, le café préparé par Troy et surtout partagé le bonheur de former une équipe solidaire, au fin fond de la montagne, coupés du monde, reconnectés avec la nature, pendant 3 jours ! Qu’importent nos différences, ce weekend là, nous représentions toute la diversité et la beauté du Cana.
Je tiens à remercier chacun de vous, d’avoir fait de ce weekend là un souvenir indélébile, merci pour vos sourires chaleureux, merci pour l’esprit d’équipe, merci pour le partage, merci pour tout dans les plus infimes détails.
And now here’s Gabrielle’s article:
Canoe-Camping in Portneuf
Sixteen of us stood on the shore of Lac Long loading our canoes at the start of two days of canoe-camping in Parc Regional de Portneuf, about 2 hours northeast of Montreal. As the rain began falling harder and harder, I thought to myself, “Are we really going to canoe 12 km today in the pouring rain?” Indeed we were. And rather than ruin the trip, the rain, which continued intermittently for the whole trip, added a memorable dimension to our journey. We bonded while wet, savored being dry by the campfire, and learned new techniques for camping in rainy weather.
We came from 10 countries and most of us were immigrants to Canada, having come for some combination of work, love, refuge, opportunity or adventure. Together we were all on equal terms, leaving behind regular life for a few days, to explore nature and do something different. We chatted and got to know each other in a fluid mix of French and English. Having planned our meals in advance, we had plenty of food to share. I brought s’mores since many in the group had never tasted this sweet – and very North American – dessert of chocolate, graham crackers and marshmallows.
The group got along well. On our second full day we completed a 600 meter portage through muddy terrain with no complaining. When we encountered a beaver dam in our path not long afterward, everyone cheerfully agreed to a second, impromptu portage of another 10 meters. We carried the canoes, this time fully laden, and then floated them through a large drainage pipe in order to bypass the dam.
It was wet a lot of the time and occasionally cold – perhaps not what we’d expected for an August camping trip. But everyone had a good time and got out of the trip something different. Whether we came to learn to camp or canoe, practice French or English, enjoy nature, take ourselves out of our comfort zone, make new friends, get a break from daily life, get exercise or something else altogether, we all walked away feeling that we got what we came for.