Skier la Gillespie sans voiture!

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Mardi 28 janvier 2020, j’ai réalisé un rêve que j’avais depuis un certain temps: de faire du ski nordique (sans traçage mécanique) d’un village à l’autre dans les Laurentides, sans voiture, même si j’habite à Montréal.

Ça fait un moment que j’y pense, grâce à des amis qui adorent le transport en commun, Neil et Elizabeth. Maintenant Neil habite au Yukon, un peu trop loin pour ce projet. Mais heureusement, Elizabeth était très motivée. Nous avons fait une traversée en ski d’environ 20 kilomètres, du mont Castor via le sentier Gillespie à Ste-Agathe-des-Monts, jusqu’au Chalet Anne-Piché à Val David, où nous avons repris notre bus en fin de journée.

Alors voici l’histoire de notre journée. Mardi matin, j’ai pris le métro jusqu’à la station De La Concorde avec mes skis. Nul besoin d’un sac de ski maintenant, si j’ai bien compris, tant que les skis sont bien attachés et sécuritaires. Ensuite, j’ai pris le train de 7h33 vers St-Jérôme. Elizabeth était déjà dans le train, car elle habite pas loin de la gare de Vendôme. On est arrivé à l’heure à la gare de St-Jérôme; heureusement, car il y a seulement 8 minutes entre l’arrivée du train et le départ du bus l’Inter, qui relie les villages des Laurentides. Le bus parte à 8h30 en semaine et est peu fréquent; dommage qu’il y en ait encore moins en fin de semaine.

Nous avons débarqué à Ste-Agathe-des-Monts, au Mont Castor, le dernier arrêt du village. Situé au niveau d’une ancienne station de ski alpin, j’avais déjà repéré un départ d’un sentier mystérieux du réseau de Ste-Agathe, Le Castor. Grâce à un ami, j’avais une copie d’une carte d’un événement de ski, la Traversée des Laurentides (TDL), datant de 2004, qui montrait le chemin. Certains sentiers de ski patrimoniaux des Laurentides sont peu cartographiés et peu entretenus; d’autres beaucoup plus. Merci aux chers bénévoles qui prennent le temps de les entretenir et ainsi les sauvegarder… Nous avons pu suivre plusieurs petites pancartes ‘Castor’ et des ancienne pancartes discrètes blanches et bleues avec le chiffre ’18’. De plus, il y avait encore des rubans rose et noir datant de la TDL en 2004, peut-être. Nous avons donc pu suivre le sentier qui longeait un ruisseau, passe derrière un Tim Horton’s, grimpe une côte, et reste sur le flanc du mont Castor. Nous avons également vu une ancienne carte évoquante un réseau de sentiers ‘Le Domaine du Mont Castor’, dont Google ne veut pas me réveler d’autres informations.

C’était un jeu amusant de retrouver les vieilles pancartes et indications. Parfois on croyait avoir perdu la trace, mais jamais trop longtemps. À un moment donné, nous sommes arrivés dans un nouveau développement déboisé, avec des nouveaux chemins et fossés. Ça nous a pris du temps pour retrouver le sentier Castor, qui était pourtant juste en face. Ce genre de développement se fait beaucoup dans les Laurentides et les sentiers deviennent mêlant, ou disparaissent, ou encore on perde le droit de les emprunter. Merci aux chers propriétaires généreux qui nous permettent de continuer à traverser chez eux en empruntant ces sentiers…

On a descendu une côte bien amusante avant de traverser la 329. De l’autre côté, il y avait une pancarte Castor, mais pourtant on a eu beaucoup de mal à trouver le début du sentier. On a pris la bonne direction selon la carte, un peu vers la droite, on a traversé un peu de végétation dense, et par miracle, Elizabeth a retrouvé la piste. Cette partie de la piste n’avait pas été entretenue depuis plus longtemps, si on se fie à la végétation récente. Peu après, nous sommes arrivés à une ligne hydroélectrique. La piste poursuivait en face, un peu décallé sur notre droite. Peu après, nous avons rejoint un sentier de motoneige, que nous avons emprunté avec un peu de trépidation. Elizabeth a aperçu le une ouverture sur la gauche lorsqu’on entendait la rivière du Nord à proximité, mais il n’y avait pas d’indications. Nous avons su après que c’était là la bonne piste, qui longeait la rivière du Nord. À la place, nous avons poursuivi sur cette même piste de motoneige jusqu’à la rue Montigny (avec la SPCA, un autre départ de sentiers) et un pont pour traverser la rivière. Cette portion d’exploration et d’ouverture de sentier nous a pris 2 heures, même si ce n’était pas très long en kilomètrage!

Après, nous avons suivi le sentier Castor en longeant la rivière vers l’aval, une section que j’avais déjà fait. On était les seuls skieurs dans ces sentiers rustiques. On a monté une côte avant d’arriver sur la rue Trudeau, où nous avons enlevé nos skis afin de marcher 15 minutes jusqu’au stationnement Château Bleu, départ du sentier célèbre la Gillespie, nommé pour un skieur célèbre d’autrefois. Les conditions de neige étaient superbes; on a bien apprécié l’altitude légèrement plus élevé et le micro climat de Ste-Agathe qui a si bien préservé la neige.

On a traversé ce magnifique réseau via le sentier Gillespie. Comme d’habitude, on s’est un peu égaré et on s’est retrouvé sur le sentier Bergerie, qui mène au même endroit, mais via la ‘Descente de l’enfer’, qui vaut bien son nom. On est passé à côté de la jolie maison de Pierre Gougoux, qui s’occupe du club de plein air de Ste-Agathe. On a marché quelques minutes sur le chemin Brunet en montant, avant de reprendre le sentier Bergerie qui se retrouvait sur notre droite. Ensuite, ce beau sentier a rejoint la Gillespie. Nous avons tourné à droite pour poursuivre en direction de Val David.

On a décidé de poursuivre notre plan A, même s’il était déjà un peu tard. On aurait aussi pu rebrousser chemin pour reprendre le bus à Ste-Agathe. Mais on était motivé…

Nous avons skié jusqu’aux fameuses côtes difficiles de la Gillespie de niveau expert, que nous étions obligés de descendre en escalier en partie. Les conditions de neige étaient très différentes d’un endroit à l’autre, surtout en descendant vers Val David. Une section de la Gillespie ‘relocalisée temporairement’. Enfin, enfin, nous sommes arrivés à l’Auberge du Vieux Foyer, où nous avons pu emprunter le sentier tracé 23, Belle Étoile, bien plus évident et rapide lorsque tracé! Nous avons vu un cerf de Virginie peu sauvage; est-ce que les traces que nous avons suivi longtemps étaient les siens? Là on commençait à croiser d’autres skieurs. Nous avons poussé pendant ces derniers kilomètres pour arriver au Chalet Anne-Piché à 16h25, assez fier de nous pour avoir accompli la traversée sans se perdre, et même à l’heure pour le prochain bus…

Ensuite nous avons marcher 20 minutes sur la rue de l’Église pour reprendre le bus de 17h05 vers St-Jérôme. Et une fois à St-Jérôme, le bus exprès numéro 9 en direction du métro Montmorency nous attendait. Elizabeth a remarqué qu’il ne faut jamais prendre pour acquis une bonne journée de transport en commun! Et on s’est effoiré dans nos sièges, se laissant bercer par le mouvement du bus, et le bonheur de ne pas avoir à conduire ni à faire de navette en fin de journée! J’étais chez nous à 19h30, bien contente de nos exploits « carbone-neutre »!

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